SANS PRÉTENTION, ni IMPORTANCE

SANS PRÉTENTION, ni IMPORTANCE

La chasse à courre.

À tous ceux qui me connaissent et me lisent régulièrement, et à tout autres nouveaux lecteurs ou lectrices, ne pensez surtout pas que je vous dévalorise en cochant certains mots pour vous en donner l’explication ensuite, mais le langage de la chasse à courre est, je pense peu coutumier du langage courant, alors cela me semblait nécessaire pour la bonne compréhension du poème. Toutes ces explications, je les dois à Wikipédia rubrique suivante : 

  https://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9nerie .

 

 

 

 

Chasse à courre.

Accours ! Accours, la chasse est ouverte.
Vont mourir de pauvres bêtes,
La chasse à courre bat son plein
Comme jadis, les invités d’un châtelain,
De vrais-faux seigneurs bien gras, et rougeauds, 
Pavanent l’air goguenard et pataud
Dans leurs plus beaux habits 
Achetés pour cette grande vénerie.
Pendant que les valets(1) de limier(2),
S’en sont allés faire le pied,
Les boutons(3) ajustent leur tenue d’apparat.
Les veneurs(4) et les suiveurs (5) font débat…
Les chiens de la meute encore dans leurs vans
Avec déjà en l’air, le nez reniflant aux quatre vents
Tandis que les sonneurs à la trompe rutilante,
Alignés sur leurs chevaux qui s’impatientent,
En sourdine donnent le ton 
Au gré de leur inspiration…
C'est au retour des valets que se font les rapports,
Pour permettre au maître d’équipage de jeter le sort
Sur tel ou tel animal qui sera attaqué
Aujourd’hui, le cerf sera désigné…
La chasse peut commencer dès lors.
La meute est lâchée au son du cor,
Plus de trente chiens pour un cerf,
Leurs cris résonnent en clairière.
Les sonneurs attentifs alterneront les sonneries,
Selon le déroulement  "de la chasse à cor et à cri. »(7)
Tantôt « le bien-aller », exprimant la joie
Quand les chiens sont en bonne voie,
En plaine, on entend alors « le débucher »
Quand la meute se dirige vers un autre massif forestier.
Car le cerf tant qu’il est encore vif et alerte
Ruse tant que faire se peut, pour éviter sa perte,
Comme courir en rivière, ou entrer dans un étang, 
Afin de brouiller la piste à ses poursuivants…
Mais aussi se rapprocher de ses congénères,
Dans le but de troubler leur sens du flair…
Il aura même tenté un « hourvari »(8) ultime esquive,
Offrant ainsi aux chiens deux alternatives.
Malgré tout après des heures de fuite 
La meute demeure toujours sur sa piste…
Alors dans un dernier espoir de survie,
La bête décide de faire face à ses ennemis,
À cet instant, sonne l’hallali, signe de mise à mort,
Ses chances sont inexistantes, de vivre encore,
Acculé qu’il est en ce magnifique sous-bois,
Face à la meute menaçante, le cerf est aux abois.
Les chiens ont abandonné leur cri de chasse,
Pour de féroces aboiements voraces
Dans son regard apeuré, perlent des larmes,
Le piqueur non sans fierté dégaine son arme.
Une dague bien aiguisée brille de mille éclats,
Dansent les rayons d'un pâle soleil ici-bas,
Projetant quelques reflets, non sans pudeur
Sur sa robe brunâtre ruisselante de sueur…
De laquelle s’échappe un léger voile vaporeux,
Témoignage d’un combat fort rigoureux. 
Sur un épais tapis de feuilles chatoyantes,
Aux couleurs d’automne flamboyantes
Soudain ! Un jet rouge grenat jailli dans la lumière
Alors en cet instant, s’endeuille la forêt toute entière,
Devant ce spectacle, ponctué par la « curée »(9) bestiale
Quand les chiens mangent une partie de l’animal…
Accours ! Accours ! Les sauvages sont de retour.
Accours ! Accours ! Les sauvages sont de retour…

 

 

1) L'homme qui l'accompagne le limier 

2) limier chien, souvent un peu âgé, très expérimenté et avec un nez très fin
3) Les membres d'un équipage sont appelés « boutons » lorsqu'ils sont admis à porter la tenue de L'équipage avec les boutons ornés selon un motif propre à cet équipage

4) En terme de chasse à courre le veneur est un chasseur

5) Le suiveur est une personne passionnée de cette chasse très controversée, qui suit à pieds en vélo ou à cheval…

6) Equipage, pour l'entité disposant d'un territoire de chasse et composée d'une meute de chiens et d'un certain nombre de veneurs.

7) Autre nom de la chasse à courre.
8) le « hourvari » correspond à la ruse de l'animal consistant à revenir sur ses voies pour mettre les chiens en défaut. Les chiens se voient ainsi présentée une piste avec un embranchement ou une fourche qui complique la traque et permet de gagner de l’avance.

9)  la curée le moment où les chiens mangent une portion de l'animal. Les veneurs gardent tout de même les meilleurs morceaux et le trophée (pour le cerf par exemple).

 

 

Les conditions de vie des chiens de chasse à courre peuvent porter atteinte à leur bien-être, ceux-ci étant enfermés dans des chenils parfois exigus et forcés à une grande promiscuité. Il arrive également que des chiens se perdent ou meurent durant la chasse16.

Utilisation de chevaux dans des conditions pouvant porter atteinte à leur bien-être (distance à parcourir, état de fatigue potentiel)

La chasse à courre est considérée comme un « sport » à destination d'une population souvent citadine, très aisée dont certains connaissent assez peu le monde rural et la faune sauvage.

Héritière d'un passé monarchique fastueux révolu, la chasse à courre peut aussi être perçue comme un événement mondain coûteux, recréant pour un temps une hiérarchie sociale surannée (rabatteurs, piqueurs, courreurs, cavaliers, invités, maréchaussée, maître d'équipage et spectateurs).

En 2020, un sondage réalisé par l’institut Ifop pour la Fondation Brigitte Bardot montre que 82 % des Français sont opposés à cette pratique.

Des collectifs citoyens, comme l'association Abolissons la vénerie aujourd'hui, suivent les équipages afin de filmer la chasse et les conditions de mise à mort de l'animal.


 

 

 

 

 

 

 



28/10/2020
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