SANS PRÉTENTION, ni IMPORTANCE

SANS PRÉTENTION, ni IMPORTANCE

Amour ! Je te parle...

Amour ! Je te parle…

(1)
Amour de quel bois fais-tu feu ? Et quel vent l’attise ?
Je me souviens parfois, avoir brûlé mes doigts gourds,
Quand égarés sous jupons, le temps de quelques bises,

Se retrouvant timorés, préféraient alors faire demi-tour…
(2)
Amour, je sais, tu m’avais prévenu, tu n’étais pas un jouet,
En voyant mes yeux noirs hagards tout baignés d’écume,
Après avoir lu puis déchiré, lettres et sentiments de papier…
Errance d’une adolescence, entre soleil brûlant et pâle lune…
(3)
Amour, tu t’es joué sans pitié de ma candeur et ma naïveté,
Quand je pensais voir couler en rivière à l’onde si claire,
La rouge passion de mes sentiments pour un être aimé.
Tu me plongeais dans le noir obscur, éteignant ma lumière.
(4)
Amour combien de rencontres, entre nous et l’illusion ?
Avant pour moi, de comprendre enfin le fond des choses,
En parlant de toi avec les femmes, à la moindre occasion.
Avec douceur et tendresse avant que ne se fane la rose…
(5)
Amour, tu m’avais mis en garde des coups de foudre labiles,
Passions foudroyantes comme l’éclair en plein orage d’été
Genre d’étoile filante noctambule, aux sentiments si fragiles,
Laissant derrière elle, blessures, mal-être et cœur brisé…
(6)
Amour, je ne suis pas là pour me plaindre, car moi aussi,
Bien trop souvent j’ai mal aimé pour combler un vide,
Ces conquêtes dérisoires, donnant le change à mon ennui.
Flattant au passage, un orgueil chez moi parfois avide…
(7)
Amour, si j’ai tant chéri des âmes seules, et ce, sans gloire,
Tant entendu sonner le glas, dans ces cœurs en peine,
Sache que j’en suis point peu fier, d’avoir semé désespoir…
En brisant tabous et barrières entre l’amour et la haine…
(8)
Amour, tant de fois, tu me fis tourner la tête, en ciel d’azur.
Trop de rencontres par toi proposées, attiraient mes prunelles,
Voluptueuses femmes au charme et la beauté si pures…
Ne voulant te faire affront, je me sentais alors des ailes…
(9)

Amour ! Notre première rencontre demeurera la plus belle,
Tu attendais patiemment penché sur mon petit berceau,
Pour voir se lever mes paupières, comme le papillon agite ses ailes 
C’étais le sourire de ma mère, m’enveloppant comme un doux manteau
(10)
Amour ! Je pensais là, que ce serait alors notre seul engagement,
Puis tu n’as eu de cesse de me rendre visite plus que de raison,
À vouloir me donner encore et toujours, bonheur et sentiments,
Tu faisais de moi le joli-cœur, le troubadour des quatre-saisons…
(11)
Amour, j'ai conjugué ton verbe à tous les temps par tous les temps,
À m’en compliquer la vie, perdue dans le futur du plus-que-parfait
Pour en oublier le sens des mots ! Quand seul compte le présent,
Sans voir la terre se dérober, ni les cieux se fondent dans l’abstrait…
(12)
Amour, j’ai vécu des années calmes et sereines en mon cœur,
Pensant que tu m’oublierais, me laissant aimer qu’un seul être cher,
C’était mal te connaître, pour toi tant qu’une flamme demeure,
Tu actives les braises incendiaires, te moquant de l’adultère…
(13)
Amour ! Ces effluves émanant de ton entité, à m’en perdre la tête,
Je cède de toutes mes forces, à leurs attraits dévoilés au grand jour,
Conquérant au grand cœur, je pars pour de nouvelles aventures célestes,
Tout en étant qu’un modeste serviteur, pour ces belles-de-nuit et de jour.
(14)
Amour, j’ai écrit ton nom sur les murs gris de mes prisons,
Dans toutes les langues de la terre, même celles, n’existant pas
Ces prisons portaient ton nom, moi, je cherchais un prénom,
Désormais pour moi, te fuir serait ma seule raison ma seule foi…
(15)
Amour ! De nuits chaudes en matins frais, d’ivresse en réveil amer,
Sachant que la vieillesse, sans appel déploie sur moi ses ailes assassines
Laisse-moi vivre sans tentation du « mâle », ce temps qui m’est si cher,
Selon mes désirs, devenus raison en revenant vers mes racines.
(16)
Amour ! Entends-tu ces chœurs de vierges, odes à ta moralité,
Donne-leur sans plus attendre les clefs de tous les bonheurs,
Ces bonheurs ! Dont sans scrupule, tu revendiques la paternité,
Pour régner en maître absolu, sur et dans la joie des cœurs…
(17)
 Amour ! On s’est fait la guerre tous les deux, souviens-toi

De ces champs de bataille incendiés par tes feux d’enfer,

Nos passions n’avaient point de limite jusqu’à en perdre la foi,

Côtoyant la haine par dépit, balayant toutes frontières.

(18)

Amour, pourquoi m’as-tu laissé errer dans une sainte confusion

Me laissant franchir les limites entre toi et l’amitié ? En silence,

Sorte de mise à l’épreuve ? Ou jeu diabolique de perversions…

Tu offres un magnifique jeu, sans en donner les convenances...

(19)

Amour ! Nous nous étions juré fidélité, pour le meilleur et le pire

Je ne cherche pas d’excuses, encore moins je t’accuse de mes mots,

Mais dans cet automne de ma vie, bien des choses me font réfléchir,

 Questions aux réponses évasives, puis toujours ces mêmes maux…

(20)

Amour ! C’est déjà demain, je pars vers d’autres lendemains, seul !

Je te laisse poursuivre ton œuvre magique, avec tous ces autres cœurs.

Je suis las, mon cœur ne bat plus, mais se bat pour reculer le linceul,

De par toi, de par Dieu, j’ai vécu bon nombre de vrais bonheurs…

(21)

Amour ! Adieu l’amour, adieu l’ami, nous avons fait le tour,

De tous nos souvenirs, projets, regrets, reproches et éloges,

Je dois partir ! Peut-être se reverra-t-on au paradis des troubadours,

Où bien sur les tablettes de l’histoire, à la St. Amour du ménologe…

 

 

 

 

 

 



02/10/2017
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