SANS PRÉTENTION, ni IMPORTANCE

SANS PRÉTENTION, ni IMPORTANCE

ROXANE (2)


ROXANE (2)

ROXANE, (2) avril 2014.

Vous êtes de plus en plus présente dans mes rêves, qui n'en sont peut-être plus, loin d'être un regret, se dessine alors comme un espoir.
Comment en sommes-nous arriver là, depuis la nuit, quand je vous observais, de derrière votre fenêtre ?  Bien des choses ce sont passées, dont je ne vous ai pas fait écho, de peur de sombrer dans la banalité.
Mais ce soir seul dans cette ville, je pose mes pieds sur ce bitume détrempé, par la pluie battante, sur lequel se reflètent les lueurs de la ville, avec ici et là dans de larges flaques, des rosaces violacées d'eau et de résidus de carburant mêlés. Errant au hasard  mes pas, je cherche d'un regard circulaire où planter le décor de notre imminente rencontre, au scénario encore incertain, mais qui chaque fois me mène à vous, ce soir ce sera là : à la DATCHA ; un lieu des plus attachant, dans cette ville du bout du monde, non plutôt du bout de la terre, puisque qu'après ce port... La mer, sur laquelle je marche, car je suis dans un rêve... Je vais sur l'eau sans me mouiller, sans, peur de me noyer, juste pour aller vous retrouver. Cette ville, ce lieu, vous connaissez, pas loin du bassin du commerce, de l'hôtel de ville, et du « volcan », il est l'heure, je rentre à l'intérieur de la Datcha... Vous y êtes déjà. Ce lieu mystique et convivial, bar du soir par excellence, du soir tard dans la nuit, où l'on peut tout faire dans la limite du raisonnable, accueille les noctambules de la ville, tout en offrant quelques subtilités culinaires du patron, accompagnées de bière flambée, tout en chantant, dansant, au rythme de la musique distillée en continue, pour s'amuser sans retenue. Dans cet endroit fort fréquenté, nous étions seuls, vous et moi, imperturbable parmi la foule. Plongés dans ce rêve, au décor des maisons anciennes de saint Petersbourg, entre objets insolites, peintures naïves, poutres et colombages, un endroit idéalement conçu pour vous, et votre romantisme un peu fleur bleue... Votre tenue se confond, en parfaite harmonie avec cet endroit, votre chevelure blonde cendrée, tombant sur vos épaules colorées, recouvertes d'un pull blancheur de neige, resserré à la taille par une fine tresse, se prolonge d'une jupe (tte), élégante et vaporeuse, se soulevant puis s'évanouissant au gré de vos mouvements, pour terminer ! Des bottes de cuir souple, noires, moulant le galbe de votre mollet. Sans votre bronzage accentué, vous seriez la plus belle des Slaves... Alors que là ! Vous êtes tout simplement la plus belle des femmes, resplendissante à souhait, vos yeux brillent de mille feux, et dansent en cadence avec les chandelles, votre sourire n'étant que le point d'orgue de votre beauté inoubliable.
Une douce soirée, comme je n'osais espérer, il y encore une heure.
En principe, il n'y a pas de pianiste dans cet établissement, je n'en ai pas souvenance, mais exceptionnellement pour vous ce soir, pour vos goûts musicaux, votre plaisir, j'ai fait venir de Budapest, un Tsigane, là-bas, il jouait dans un palais baroque de la rive droite du Danube, de la musique connue du monde entier, avec une facilité et une aisance déconcertante. Ce soir, il joue pour vous... Vous qui êtes en admiration, riant, chantant, et dansant les bras croisés à la hauteur de la poitrine a la tenue remarquable, lançant vos jambes l'une après l'autre, genou légèrement plié, laissant entrevoir l'espace d'une note de violon, les grâces du contour de vos cuisses, dans un tempo de plus en plus endiablé. Votre Russe, dont vous étiez la seule à comprendre, aidé en cela, par un petit excès de vodka, se perdait dans le brouhaha, et les volutes de fumée...
Il se faisait tard, le jour pointait, l'heure de se quitter approchait avec les premières lueurs du jour, un au revoir se profilait tristement entre les derniers clients aux yeux fatigués, et les tables recouvertes de verres vides et de cendriers encore fumant, il fallait se quitter c'était mieux ainsi... Ne pas rompre ce charme, sans même avoir osé vous le suggérer. Vous Roxane, toujours aussi radieuse comme à notre arrivée, après quelques baisers taquins, sautez dans votre taxi, disparaissant au-delà de l'aube naissante... Me laissant seul dans mon imaginaire, à dessiner le prochain rêve, dans lequel vous serez une fois encore reine...


                                                                     Joël Delaunay avril 2014.


09/01/2015
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