Huit mai 2015
Huit mai 2015, soixante-dix ans après...
Ce matin, il a mis son pull à l'envers,
Son café est passé de travers,
Ses idées ne sont pas très claires...
Il cherche ses cigarettes,
Il ne fume plus depuis belle lurette,
Pas besoin d'allumettes...
Il reprend son énième café,
En mettant ses lacets,
Comme par hasard, se sont cassés.
Il allume la radio,
Pour égayer son studio,
Chante luis Mariano...
Dehors des enfants jouent à la marelle,
Un coup d'œil vers le ciel,
Là où tournent les hirondelles,
Ce matin, il est bleu, parfois, il est gris,
Il arrive qu'il soit bleus-gris,
D'autres jamais on ne les vit...
Sur les murs sont inscrit "des" je t'aime,
Un chat s'amuse avec une musaraigne
Un bébé pleur au troisième...
Il reprend un café,
Tout en cherchant des lacets,
Mariano, continues de chanter...
L'horloge ne veut plus donner l'heure,
Sa dernière est venue, elle se meurt,
Car elle changeait au gré de son humeur.
Dans la verdure des grands marronniers
Des grappes de fleurs blanches immaculées,
Se dressent vers un ciel, nacre irisée...
Règne comme une atmosphère de vacances,
Mai, apporte son lot de réjouissance,
C'est l'époque de la transhumance...
Puis fleure bon l'odeur de barbecue,
Le chat s'en approche, ronronnant des miaous...
Dans la friteuse, une plaque de saindoux...
Un jour férié dans mon quartier,
Souvenir d'une France libérée...
Les mémoires ont tendance à oublier...
Les soldats morts qui ont vaincu,
Une époque ! Un temps ! Comme révolu...
Chut écoute !!! Mariano, ne chante plus.
Rouen, le 8 mai 2015, comme l'idée d'un bombardement, en voyant cette démolition à proximité de chez-moi, alors que l'on fête les soixante-dix ans de la libération française...
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