SANS PRÉTENTION, ni IMPORTANCE

SANS PRÉTENTION, ni IMPORTANCE

La couleur de nos bruits

La couleur de nos bruits.

 

 

Dans ces grands tintamarres
Du plus profond des noirs,
À la clarté si pure et blanche,
Donnant éclat, à de longs silences.
J'aimerais donner couleur et vie
À une multitude de nos bruits
En une toile, d'huile ou d'aquarelle
Aux tons des plus foncés au plus pastel...
De tous ces bruits de la nuit,
Habillés d'un noir, queue de pie,
Ou du percolateur, quand coule le café noir,
Au petit matin, accoudé au comptoir.
Leur donner de la couleur, une identité,
À ces bruits, pour peut-être, mieux les accepter.
Quand un violent courant d'air,
Claque des portes, couleur chair,
Quand retentit le tonnerre, dans un ciel,
Aux tonalités de la pourtant douce cannelle,
Que la pluie glaciale vient frapper les vitres,
L'horizon s'assombrit, et se charge de bistre.
Aimez le premier petit cri du bébé,
Joliment coloré, d'un rose dragée,
Détestez-le « clac » de la gifle sur la joue,
Auréolé de marbrure tendance acajou.
Bruit de la caisse, chez le commerçant,
Dans le plus beau, des blanc argent...
Bruit de bombes qui s'éclatent,
Dans une ville rouge écarlate,
Tes pas résonnent, tu descends du train,
Alors mon cœur bat rouge carmin,
Bruit des grilles des portes de prison,
Tu t'es fait prendre, t'es marron,
Le bruit de la mort, quand les vivants se meurent,  

Disparaissant dans une lugubre blancheur.
Au lever du jour, au fond des bois le son du cor,
Paré de ses plus beaux apparats de l'aurore...
Le crissement des pneus sur l'asphalte,
Quand s'échappe une fumée d'un bleu cobalt...
Avant le terrible choc, parfois triste destin,
Trop souvent teinté, de ce sombre, lie-de-vin...
Léger chuchotis, d'une poésie tout en vers,
D'un vert prairie, contée en « pré vert »...

Par une belle et douce ingénue érudite, 

Dans toute sa blondeur, or blé pépite,
Les cent pas des prostituées, le soir tombé,
Dans de sinistres ruelles mordorées...
Les chalutiers escortés par de bruyants cormorans,
Dont le croassement, plonge « dans le bleu océan ».
Reviennent à terre dans un hurlement de sirènes,
À la pigmentation accentuée, terre de sienne.
Quand les clameurs s'élèvent en folie, d'un stade,
Dans un tourbillon éblouissant, d'un vert de jade.
Quand se propagent les vraies-fausses rumeurs des rues,
Du plus joli parme, « cuisse de nymphe émue »
Alors se murmure, se chuchote, de bouche à oreille,
La vérité de chacun parée de vermeil...
De tous ces vilains potins, quelque peu zinzolins,
En ressort, un tohu-bohu, une cacophonie,
Ni blanc, ni noir, peut-être un peu gris ?
Si point de fumée sans feu, point de boucan,
Sans vents galopants, sur fond brun alezan,
Poussière du temps, brouhaha de voix,
S'élevant en un immense nuage brou de noix...
Laissant au loin le grondement de chute d'eau,
Sourde résonnance, dans un reflet bleu indigo,
Ce bourdonnement lancinant et continu,
Éblouissant, aveuglant de lumière écrue

Nous prépare à cette, immense fracas,
Pas plus vert que jaune, d'un vilain caca d'oie...
Un pétard, symbole d'une proche fin de ce monde,
De mille éclats rutilants dans un fuchsia profonde,
Désolant crépitement de géant brasier flamboyant,
Quand la terre en perdition, sera à feu et à sang,
Je voudrais tant me faire l'écho de ce tableau
Pour le plaisir d'utiliser tous ces bleu indigo,
Le bleu de Prusse, et le vert émeraude nuancé,
Vert de vessie, fraise écrasée, souligné d'un gris acier...
Toile aux différents éclats, tapage garantit,
Dans des grincements, des grognements vert-de-gris...

Joël Delaunay, le 09/12/2014



10/06/2015
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