SANS PRÉTENTION, ni IMPORTANCE

La première femme ... ou  (sa façon de m'aimer)

De ma vie, la première femme que j'ai aimée,
Il va de soi, fut ma tendre mère...
Elle me l'a bien rendu, je pense pouvoir l'affirmer,
Je m'en souviens comme si c'était hier...
Sa douce nonchalance, berçait mes rêves,
Son insouciante indifférence, d'un grand naturelle,
Lui donnait l'apparence d'une sainte Marie-Ève...
Pourtant !! Devenir grand avec elle,
Ne fut pas chose, naturellement aisée,
Sa vie aujourd'hui encore, me semble un mystère...
Entourée de grands troubles déphasés...
Dans un monde lui semblant totalement ... Austère !
Elle semblait errer, dans une agréable tristesse,
Dans laquelle je cherchais un regard maternel.
Si j'examine, tous mes souvenirs en détresse,
Je ne trouve aucune trace, d'un profond relationnel...
Si jamais dans ses bras, elle m'a serré contre son cœur.
Combien de fois m'a-t-elle fait faire mes devoirs ?
Simple, très simple était son idée du bonheur...
Je l'écoutais, sans douter de ses drôles d'histoire...
Mais je pensais tout bonnement, que c'était ça la vie...
Puis, j'avais une sainte horreur de la voir pleurer...
Quand mon père criait après, pour un non pour un oui
Dans des élans de colère, d'alcools baignés...
À mon père, sans comprendre, j'ai toujours donné tort,
Surtout quand il criait après elle, avec ses mains...
Que les coups pleuvaient, plus ou moins forts...
Des cauchemars n'étant pas, sans lendemain...
Dans ma tête de gosse, je pensais que c'était ça la vie...
Quand d'un seul revers de main, il desservait la table,
Le dîner était terminé, pourquoi en était-il ainsi ?
Ce semblant de terreur devenait insoutenable.
Alors il faudra bien qu'un jour, j'ouvre la boite en fer,
Peut-être, un début d'explication de leur relation,
Permettant de savoir, si c'était ça leur vie !! D'enfer.
Car malgré tout, je les ai vu s'aimer, avec passion...

Écrit le 8 mars 2015, jour de l'ouverture des discussions des droits de la femme ...
Joël Delaunay