SANS PRÉTENTION, ni IMPORTANCE

SANS PRÉTENTION, ni IMPORTANCE

les mains!

Mai 2017

Les mains…

 

Les miennes pour commencer, 
Ces mains qui me troublent !
Mes mains qui te cherchent la nuit,
Puis te trouvent.
Mes mains qui t’écrivent dans l’ennui,
La vie et l’amour.
Ma main gauche maladroite,
Ma main droite mal à gauche,
Au signe de croix hésitant,
Alors que j’étais enfant,
Désormais franches et affirmées
« Signe » mon engagement.
Ces mains parfois encombrantes,
Ne sachant qu’en faire,
Enfouies au fond de mes poches.
Puis aussi dans le dos par obligation,
Dans le coin, au fond d’une classe…
Mes mains ! Trop souvent ont cogné,
Sans vraiment savoir pourquoi,
Pour clore des débats stériles ?
Mais par bonheur,
Ces mains si déconcertantes
Dans la joie et l’allégresse,
De ma tendre jeunesse,
Un peu troublées et hésitantes,
S’aventuraient sous les jupes des filles,
M’offrant ainsi les secrets
De sexuelles découvertes…
Pour ensuite me soulager,
Des moments de grande solitude.
Puis ces mains ! Militarisées à contre-cœur,
Le petit doigt sur la couture du pantalon,
Pour un garde-à-vous sans passion.

Ou bien l’index sur la détente,

En séance de tir ! Avant-goût de la mort…

Militaire par obligation… 
Prison sans raison…
Ces mains ! Se prenant la tête,
Des lendemains de fêtes,
Où devant la complexité de ma vie…
Quand à ces mains aux doigts croisés,
Indiquant moments de réflexion…
Ces mains hier, crispées sur un prie-Dieu,
Quand s’en alla ma mère,
Me laissant orphelin…
Alors que je n’avais pas cinquante ans!

Ces mains! Dans lesquelles se lit mon passé

Bien plus que mon avenir...
Ces mains ! M’ayant tout donné,
Jusqu’à maintes poignées,
De ces confiseries de judas… 
Pour m’apporter,

Je ne sais quel trépas,
Et ce en toute sérénité…
Quand je ne savais plus où aller ? 
Qui j’étais, avec cet instinct du mal…
Ces mains aujourd’hui, un peu usées,
Aux doigts recroquevillés,
Comme des sarments de vigne,
Quelques peu tremblantes, 
De toutes ces tourmentes,
Mes mains sales de labeur, 
En tout bien tout honneur,
Mais trop souvent salies,
De bien des déshonneurs,
Pour avoir osé piller, voler
Et offert caresses…
Et puis toutes ces mains !

Celles  des autres,
Qui se tendent et se donnent !
Le temps d’une ronde autour de la terre,
Puis se reprennent, 
Regagnant chacune leur frontière…

Les mains de vainqueurs,

Levées au ciel poing serré…
Les mains prisent dans le sac,
Au coin d’une rue, 
D’un quartier malfamé…
Les mains que l’on donne à couper parfois,
Pour montrer sa bonne foi.

Les mains ! À l’index tendu
Vous montrant le chemin,
Ne menant quelque fois nulle part…
Que l’on rebrousse hagard.
Les mains doigts serrés,
Paume en évidence,
Agitées devant le visage,
Pour se faire respecter 
Des enfants peu sages…
Les mains « creusées » par la faim,
Tendues à vous,
Pour une moindre obole, 
Nous faisant détourner la tête
Simple réflexe :
De notre indifférence honteuse…
Les mains ! Immergeant de la mer,
Seules parties apparentes,
De corps fuyants, 
Bientôt emportées par les flots…
Soi-disant de la liberté.
Les mains ! Culpabilisantes,
Montrant du doigt,
De vrais-faux coupables…
Les mains de sang !
Armées jusqu’aux dents,
Pour faire la guerre…
Ces mains s’agitant
Quand nous parlons,
Sans discernement

De tout puis de rien.
Mais elles auront le tort
Ou l’avantage ? 
De dévoiler notre caractère…
Les mains !

Les plus belles certainement,
Qui parlent faisant des signes,
Pour bien expliquer
Et se faire entendre…
De toutes ces mains,
Aux couleurs différentes,
Aujourd’hui plus que jamais

Je me pose la question…
Puis je doute… Oui je doute…


Peut-on refuser une main qui se tend ?

 

 

 

 main pour écrire.JPG



05/06/2017
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