SANS PRÉTENTION, ni IMPORTANCE

SANS PRÉTENTION, ni IMPORTANCE

Odyssée dans quelques souvenirs...

Odyssée dans quelques souvenirs…

 

 

Profondément perdus dans ma mémoire faite de sable mouvant,

S’enlisent de lointains souvenirs, certains si émouvants,

Comme des ombres entrelacées, de nuages dans le ciel,

Mes pensées se fondent, dans ces méandres sempiternels,

Filant à leur reconquête; si fluides, si fuyants, évanescents,

Et insaisissables souvenirs disparus ! D’un autre temps…

C’est comme courir après le vent, d’étangs en mares,

Là où prennent vie des romans, entre rêves et cauchemars,

Dans les brumes automnales, et au plus haut de la lune,

Reflétant de mille brillances, aux moirures opportunes,

Dans ces ondes aux mystères dissimulés, ses lueurs blêmes,

Irisant de couleurs, la musique conçue pour cette dernière scène…

Quant alors, s’abreuvent des hordes de loups en appétence…

Dans les bras d’une adolescente jeunesse, au regard angélique,

Je découvre stupéfait, derrière ces doux yeux, si peu pudique,

L’insolence sensuelle, d’un insouciant et brûlant désir sexuel…

Ne pas succomber à cette tentation… comme à un simple rituel…

Pourquoi ce souvenir !!! Revenu de mes ténébreuses souvenances ?

D’où provient-il ? Chargé d’amertume et d’arrogance,

Venu de nulle part ! Ou plutôt si ! Mais qui peut-il bien vouloir venger ?

Ce visage angélique ? Quand bien même !!! Je n’y ai même pas touché ….

 

Par brimes isolées, comme des puzzles aux pièces dispersées,

Il est possible d’entrevoir, au-delà de mes réminiscences oubliées,

Le début d’un commencement d’histoire sans fin, au cœur vide…

Lorsque  parcourant les rives d’un lac, l’air absent de l’Ovide,

S’en allant cueillir des mots, à la manière de cueillir les olives,

Une à une à la main, sur des rameaux porteurs de missives,

Distribués au monde, par l’élégance de la blanche colombe,

Volant pacifiquement entre ciel et terre à la lueur des bombes.

Puis ces mots !!! Je les réunissais, tant bien que mal, du haut de mes vingt ans,

A en faire des bouquets de poésie d’amour déclaré, de votre jeune amant.

Des mots servants à vous habiller, de votre plus belle nudité,

A la nuit tombante, quand j’étais seul, sur le bord du Bodensee…

Des mots vains, vite évanouis à mon retour à la maison…

Qu’il me fallut quitter, sans aucune valable raison…

Ce jour-là !!! Vous m’avez tué, je vous offrais ma vie, vous me donniez la mort !

Je vous en supplie alors ! Tuez-moi, tuez-moi, tuez-moi encore !

Un instant s’il vous plait ! Laissez-moi, une dernière fois, regarder refleurir les heures,

Se faner les minutes, puis renaître les secondes de bonheur,

A l’horloge du temps perdu, ce temps que l’on aime plus,

Qui jamais ne se rattrape, pour se volatiliser à tout jamais dans les nues…

Aussi sombres mes idées, sombrent dans le noir, de plus en plus foncé…

Alors là ! Je sais qu’il n’y a plus d’espoir, dans la nuit je vais m’enfoncer…

Voilà MADAME, ce qu’il reste dans mes poussiéreux tiroirs,

Rien de physique, ni lettre ni photo, juste ce petit peu de mémoire.

En jetant le tout, je pensais pouvoir plus aisément vous oublier, la preuve !

Je reviendrai vers vous, je veux savoir, le pourquoi de toutes ces épreuves…

 

Plus près de nous dans le temps, pourtant tout aussi confus, il y a vous !

Pourquoi vous ? Pourquoi moi ? À ce jour, pourquoi nous ?

Nous nous sommes rencontrés, il y a peu, lors d’un voyage,

Un voyage dans « le virtuel », avec nos messages comme seuls bagages…

Papier, stylo, courrier, boite aux lettres, facteurs, tout ça oublié…

Désormais nous sommes en direct, communication instantanée…

Comment nous sommes nous rencontrés ? Exactement je ne m’en souviens guère,

Mais rapidement, l’un pour l’autre nous avons « fusionné », de belle manière,

Entre nous délicatement, une relation toute particulière est apparue,

Tendresse et douceur, sans barrière, ou toute banalité incongrue…

Vous parler en vers, vous écrire des poèmes, m’amuse…

Peindre des danseuses, des nus, des portraits, j’en abuse…

Pour vous plaire, vous faire sourire, et pourquoi  pas ? Aussi vous aimer ?

D’ailleurs nous en avons parlé, sans que l’idée en soit, fut totalement écartée…

Puis vos déclarations, vos allusions, vos suggestions, m’encouragent dans ce sens…

Vous devenez alors mon égérie, le symbole de mes envies, mon sixième sens…

Il me semble vivre un rêve éveillé, un conte de femme,

Ce rêve existe, je lui ai même donné un prénom : ROXANE !

Tout devient alors intense entre nous, notre désir… sortir du virtuel…

Agir ! Pour donner vie à notre rêve, dans un monde réel…

Nous nous sommes alors rencontrés, sans aucune  formalité,

L’étrange, le bizarre, le plaisir, le désir, ont voulu y assister,

Vos yeux n’étaient que sourires, comme des branches de soleil, enlaçant la terre,

La réalité me donnait plus encore, que la virtualité !!! Dans ce monde à l’envers…

Nous avons été très sages, comme des icônes, dans le respect des traditions…

Sans vouloir brûler les étapes, sans aucune précipitation…

Tout en sachant que nous étions fait pour se rencontrer, peut-être plus si … affinités !

Tout comme si nous nous connaissions depuis toujours, sans aucun secret…

Quand je vous demande, si vous accepteriez, pour moi de poser nue…

Vous n’êtes pas contre, avec une étole, comme de bien entendu,

Quand je vous demande, de faire l’amour, si le corps vous en dit,

Votre cœur ne dit pas non, vous abattez tous les interdits…

Où va le rêve ? Pourquoi ce rêve déjà dans mes souvenirs ?

Souvenir rêvé ? Rêve d’un souvenir ? Nul ne pourrait le dire…

Si grande  ma soif, de vous préserver à la fois,  muse et modèle,

Puis bien sûr comme amie, à cette ligne de conduite je me dois d’être fidèle.

Mes débordements mon enthousiasme, m’ont un moment- donné,

 Fait oublier, que depuis plus de quarante ans, j’étais marié…

Qui sera le plus fort, de l’amour, ou de la raison, quand !! ou si la vérité me ment…

Je ne cherche pas… je m’en remets au dieu de ce trop fragile sentiment…

 

 

Puis il y a bien d’autres souvenirs, des flashs, des éclairs !!!

Passés dans la vie, si vite, à la vitesse de la lumière…

Que je pourrai rien n’en dire, voués à tout jamais à l’anonymat

Souvenir sans nom, peut-être pour le plaisir, un pseudonymat

Alors juste ceux-là, histoire d’en rire, appelons-les, « nuits chaudes »

Une époque, quand il m’arrivait de fréquenter l’amour en fraude…

Le havre et son  port, plus précisément le quartier chaud de ce port,

Tard dans la nuit, avec le patron d’un « bouge » au vin trop fort,

Tout comme l’addition, s’en vint une querelle, pour lui l’arme au poing,

Pour moi, des mots, des noms d’oiseaux, mais bien heureusement un copain…

Qui calma les esprits, me permettant aujourd’hui, de narrer quelques ébats…

Encore un autre pour la route, issu lui aussi d’une « nouba »

Quand les soifs de sexe ou de boisson, ne s’épongent plus, tard le soir…

Que l’on refait le monde, étourdis dans les fumées de cigares…

Un vieux phono s’évertuant de nous restituer  un semblant de musique…

Rouen rue de l’ancienne prison, je n’avais pas dix-huit ans, pathétique…

Elle en avait le double de moi, venant de terminer « sa journée »,

Elle se désaltérait sans ménagement, me jetant des regards à me renverser…

Elle me renversa… une alcôve, là derrière le comptoir, panne de son, panne d’image…

Le sexe ou l’alcool, il faut choisir, les deux ensemble ne font pas bon ménage…

Son sourire plus maternel, qu’issu des bordels, en disait long sur son fond d’âme…

Elle venait de Liège, je ne cherche plus mon attirance  pour la Belgique, merci gente dame…

 

Pourrais-je conclure mes souvenirs ici ? Comme ça !!! Non, la conclusion n’existe pas…

Il me faut sans obligation, uniquement pour mon plaisir, parler de toi…

Toi mon île aux trésors, ayant sans cesse su m’accueillir dans ton port, dans ton corps…

Ton amour me faisait respirer, vivre et aimer quand le temps compte pour de l’or…

Ce nom d’ile au trésor ?  Pour mieux illustrer les escales  qui m’étaient promises

Dans mon océan de délire, quand emporté par mes idées insoumises...

Tu me récupérais, sans regret, avec l’espoir de toujours me reconstruire.

Il m’arrivait trop souvent de mettre le feu à ma vie, pour des idées à rafraîchir…

Les Baléares, notre première escapade, un an de mariage,

Un soleil de volupté, un ciel de caresses, un amour entier sans gaspillage…

Nous dansions la samba comme au Brésil, en buvant la sangria,

Ta beauté je voulais me la garder, mais elle illuminait nos nuits de féra…

Que nous vivions au rythme du flamenco, du passa doble ou autres fandango et sardana

Puis se laisser emporter par l’ivresse  de nos passions, aux limites du nirvana…

 

La Guadeloupe, pour son gout de « vanille rhum » son parfum d’hibiscus…

Immortalisée à tout jamais dans notre mémoire autofocus…

Une étape exotique, dans une France couleur café-crème,

Il me fallut apprendre, « MWEN  ENMEW» pour te dire je t’aime…

Te faire l’amour dans un hamac, bercé par le souffle doux des alizés,

Savourer le ti-punch en regardant la mer, et déguster le « colombo » au poulet…

De jour en jour, ta peau caramel prenait les saveurs de miel « d’oiseaux du paradis »…

Je  savourai alors ton corps, sans en oublier le moindre lieu-dit…

 

Cuba, non pas pour ressembler à Al Capone !! Pas plus qu’à E. Hemingway …..

Par pure coïncidence, un concours de circonstance, mais sans aucun regret.

Un voyage sans cesse rythmé aux airs de cette musique Afro-Cubaine,

Voir ces  danseuses, yeux mi-clos, le déhanchement à la lenteur caribéenne…

Une excitation  de tous les instants, propice à l’évasion du corps et de l’esprit…

Que nous usions et abusions, dans les bars les restos, là où la musique vit…

A la fin de chaque danse, nous restions enlacés, l’un contre l’autre, à s’embrasser…

Le temps de faire « redescendre ma passion », gonflant mon pantalon  « tout auréolé »…

Cette atmosphère musicale, partout présente, envoûtante, enivrante… excitante,

Donnait parfois des idées, à brûle pour point, sans préparation apparente…

Aidée en cela par quelques boissons locales bien dosées, telle « le Mojito »…

Comme cela, juste pour le plaisir, sans arrières pensées,  sur le bord  de mer de Varadéro

Une  « rumba » plus qu’une autre, déclencha en moi à la manière d’un « chippendale »

Une pratique m’étant pourtant peu familière, un « déshabillé » sans froufrou ni dentelle…

Cuba, sa capitale La Havane, splendeur décadente, marché noir, système C…

Un demi-siècle d’embargo, toujours en cours, comment se relever… ?

Des sourires sur toutes les lèvres, défiant la peur la plus élémentaire… demain !!!

De quoi sera-t-il fait, peu leur importe !!!! Devanture !!! Mais ils chantent et dansent….

Comme notre amour durant ces quinze jours, ivre de rhum et de passion,

Notre chair et nos intentions, en fusion  intentionnelle, basculaient dans l’obsession…

Toi mon île aux trésors, je voudrai encore et encore te parler de la Corse où des Canaries…

Mais il est tard, je me fais vieux, le temps ne nous presse pas, nous avons toute la vie…

Un peu plus tard, je reviendrai sur nos pas,  puis un jour nous marcherons dans nos traces…

Si auprès de toi, dans ton univers bien construit, il me reste une petite place…

 

Toi !! mon île aux trésors… trop cachés.

 

                                                Joel DELAUNAY oct.2014

 

 



19/10/2014
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