SANS PRÉTENTION, ni IMPORTANCE

SANS PRÉTENTION, ni IMPORTANCE

Fleurs de cimetière.

Fleurs de cimetières

 

 Je m’en reviens fleurir ma tombe,
Car j’aime bien les fleurs,
Surtout les immortelles.

Je m’en reviens fleurir ma tombe,
Sans signe de croix, sans signe de toi,
Cygnes d’étang qui passent.

Je m’en reviens fleurir ma tombe,
par de belles fleurs que j’arrose,
Avec de l’eau d’ici, de l’eau de là,
De l’eau-de-vie, de l’eau de rose.

Je m’en reviens fleurir ma tombe
Souvent, car même dans les cimetières,
Les fleurs se meurent.
D’ennui, de sècheresse, de rien.

Je m’en reviens fleurir ma tombe,
Et profite de me balader 
Entre les allées sans venues,
Dans un silence de mort.

 

Je m’en reviens fleurir ma tombe,
Moi qui aimais les voir s’épanouir,
En les regardant du dessus,
Aujourd’hui voir leur dessous
Ne me fais pas sourire…

Je m’en reviens fleurir ma tombe,
Sans tambours ni trompettes,
Sans larmes ni regrets,
Si ce n’est que celui d’avoir existé,
Dans l’incompréhension de moi-même !

Je m’en reviens fleurir ma tombe,
Car moi seul le fais, et pour cause,
N’est plus juste récompense,
De vivre sa mort, tout comme sa vie,
Dans l’indifférence d’autrui…

Je m’en reviens fleurir ma tombe,
Dans ce printemps sans fleurs,
Fleur de printemps, je vous attends,
Sous la pluie battante à contrevent,
Y a plus d’saisons, tout fou l’camp…

Je m’en reviens fleurir ma tombe,
Comme au bon vieux temps,
Celui des vivants, ces bons vivants,
Qui ! Promenant leur cœur, 
D’erreurs en erreurs jusqu’à les noyer,
En de vagues pleurs…

Je m’en reviens fleurir ma tombe,
De tout temps, automne hiver,
Comme la mode qui se démode,
Printemps été, nouvelle vague,
Pour trouver l’âme sœur de tristesse,
Fleurs d’amour, amour de cimetière…

 

 Je m’en reviens fleurir ma tombe,
Aujourd’hui, ça tombe bien !!!
Plus de fleurs, plus de vases... disparus !
Vandalisme gratuit, je ne suis pas juif !
Mon épitaphe « mort pour la vie »  Taguer !
Je n’ai plus de religion, ou athée catholique…

Je m’en reviens fleurir ma tombe,
En l’honneur de ma mémoire,
Pour un pardon, un repentir,
De ne pas m’avoir assez aimé
Afin de vous offrir plus d’amour,
Enfermé que j’étais dans mes questions.

Je m’en reviens fleurir ma tombe,
Sans prière ni blasphème,
Je n’en veux qu’à moi-même
À mes parents aussi, de m’avoir rien dit,
De ce qui m’attendait après l’enfance,
Paix à leur âme, au regard de leur vécu.

Je m’en reviens fleurir ma tombe,
Jusqu’au jour où j’en aurai marre,
Et comme les autres, je me lasserai,
Me laissant tomber pour de bon,
Tombe, tombé, tombale…
À la vie, à la mort, aller, j’me barre.

 

 

 

 

 



09/04/2018
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